Au boulot !
Après 2 jours, de convalescence, me voici enfin rétabli, prêt à découvrir mon nouveau boulot.
L’ambiance au boulot est très détendue et très agréable. Une quarantaine de personnes, jeunes, hommes et femmes, travaille ici. Ils sont informaticiens ou traders pour la plupart d’entre eux. Le gros des troupes arrive peu avant 10 h. The Office est constitué de deux open-spaces climatisés, très climatisés. Un grand où travaillent les traders et les ingénieurs et un plus petit, dans lequel travaillent une quinzaine de personnes, essentiellement des femmes qui s’occupent de l’outsourcing, la sous-traitance de je ne sais quelles tâches ingrates. Les cadres et l’ingénieur réseau disposent de bureaux individuels. Je suis quant à moi placé dans le petit open-space. Ma machine est très puissante (Intel 2Quad 2.4Ghz, RAM 3,4 GB !!!) ma chaise est confortable et mes logiciels sont à jour (Adobe Suite, Open Office, Win XP sp), C’est le top !
Pour cette première journée, j’ai essayé de comprendre (du moins en partie) l’activité de l’entreprise.
Capital Metrics is an independent equity research and financial analytics company based in India.
• Fundamental investment analysis supported by appropriate channel checks and
proprietary information collection
• Financial analytics and trading strategies for emerging market credit
C’est pas gagné !
En gros, ils étudient les marchés avec de puissants algorithmes et vendent leurs conseils d’investissement.
Mes collègues sont très attentifs à moi, ils me posent des questions, me proposent de l’aide. Ils sont bien investis dans le projet qui consiste à réaliser leur nouveau site Internet, leur charte graphique, à mettre en place une Newsletter et à développer leur stratégie de communication européenne.
C’est un bon projet.
À midi, la plupart des employés mangent ensemble au Mess, la cantine. Le traiteur apporte des plats indiens, c’est à dire extrêmement épicés. L’ambiance est bon enfant : ça se chamaille, ça parle Cricket et Bollywood. En marathi ; en anglais parfois. Je ne comprends pas tout, je ne distingue même pas toujours s’ils parlent anglais ou marathi tellement leur accent est fort, mais je les aime bien déjà. J’ai eu un franc succès quand j’ai parlé de mon futur casting. Les filles sont folles de Bollywood.
Comme je ne suis pas encore inscrit au Mess (Rs. 35), je suis allé manger au Yugita Veg-Restaurant, un petit resto dans une rue perdue à côté du bureau, ou j’ai fait une étonnante rencontre.
5 minutes après mon arrivée dans le resto entre un Blanc, fait rare dans ce genre de bouiboui, surtout dans ce quartier. Bonne bouille, 35 ans, l’air un peu perché. Il s’installe à ma table et l’on commence à discuter. Philippe est un Français venu apprendre le Sitar avec un célèbre « Guru » indien, Ustad Usman Khan. Au cours de la discussion, j’apprends qu’il est Grenoblois et éducateur à la Gachetière, l’école de ma petite cousine Laila. En fait, cela ne m’a pas tellement surpris. Je pense beaucoup à elle et à ses parents, ma tante Veronique et mon oncle Gilles, depuis que je suis ici. Lors de mes précédents voyages, j’étais avec eux. Il me semble donc tout naturel de recevoir un signe d’eux ici, c’est le Kharma.
Le professeur (ou Guru) de Philippe, que je suis allé voir le soir même, est un personnage impressionnant. Un grand maitre, calme et sévère. Il voyage à travers le monde pour donner des cours de Sitar et de chant. Il est issu d’une grande famille de musiciens. Ces disciples sont dociles, et ils ont intérêt ! Ils apprennent vite et par cœur, les airs que le maitre fredonne, sans même avoir le droit de noter ! Philippe, en tant qu’Occidental, a le droit de noter l’air pour pouvoir besogner le soir, à la maison.
L’après-midi au bureau a été consacré à la préparation de mon Power-Point de présentation, je dois me présenter et présenter mon projet à mes collègues.
Le soir, Jean-Hugues et Sophie ont emménagé à l’appart. Je me sens moins seul du coup. Ça fait du bien.