Dominos Pizza
Hier soir, c’était un peu le Spleen de la Monsoon.
Les pieds trempés et dégueulasses, les pannes de courant et la nuit précoces, les rats flottants dans l’eau glauque et une température descendue de 20 degrés en une heure…. L’idée de vivre ça pendant 3 mois, ça nous a tous un peu dégoutés.
Alors pour se remonter le moral, rien de mieux qu’une thérapie ayurvédique à base de KingFisher et de Pizzas !!!
D’abord, il a fallu calculer quelle offre était la plus avantageuse, la super Pizza free, la Get 4 pay 3 ou la 2 King Size Special Offer, en calculant le prix de revient d’un cm2 de pizza (diamètre x pi/prix ou quelque chose comme ça). Il faut savoir que mes collocs sont tous très intelligents car ils sont tous ingénieurs.
Ensuite, il a fallu passer la commande. Épique !
Notre adresse usuelle c’est quelque chose comme « Madukosh, near OM super Market, front of the veg market, turn left ». Il y a bien une adresse postale mais personne ne l’a jamais utilisée. Il faut savoir qu’à Pune seuls les Boulevards ont des noms. Et encore ! Ils ne sont écrit nulle part. Les rues n’ont pas de panneau et souvent même pas de nom et il n’existe aucune carte de la ville à jour. En gros pour aller chez quelqu’un dont tu n’as que l’adresse, soit tu connais et tu trouves (parfois), soit tu ne connais pas et tu ne trouveras jamais. Le truc à ne surtout pas faire c’est de demander son chemin aux Indiens qui t’indiqueront généralement n’importe quoi…
Comme c’est une firme américaine, le vendeur de Domino’s, respectant le protocole, a tout de même insisté pour obtenir notre adresse postale. Julien par miracle, la connaissait.Il faut savoir que Julien est très intelligent, il fait Centrale Lyon. Je me la raconte un peu parce que c’est la première fois que je connais à un mec qui fait Centrale, et pas à Fleury Mérogis !
Il faut savoir que Domino’s Pizza, numéro 1 mondial de la Pizza, garantit les livraisons en moins de 30 minutes (ou il vous rembourse). Au bout de 45 minutes, un peu affamés, on rappelle Domino’s pour leur mettre un petit coup de pression, à l’indienne.
On apprend que le livreur vient de partir (le Domino’s est à 10 minutes de chez nous à pied) et qu’il ne trouve pas l’adresse.
Au bout d’une heure, le livreur n’arrive toujours pas. On commence donc à s’exciter au téléphone sur le manager, comme le veut la coutume. On explique en braillant que l’on refuse de payer, espérant obtenir un rabais.
Le pauvre manager nous affirme que les livraisons ne sont pas garanties lors des événements imprévisibles, comme la Rainning season !
On lui rétorque que la Rainning Saison arrive à peu près tout les ans le 3 juin (à une semaine près) et que comme événement imprévisible y’a mieux !
Il nous prétend alors que notre adresse n’est pas pratique !!!
On s’excuse d’avoir une adresse pourrie, on essayera de trouver mieux la prochaine fois…
Sur ces entre-faits, les gardiens des immeubles alentour se sont approchés pour profiter de la scène. Les Indiens sont des gens très curieux et très friands d’altercations en tout genre.
Après bien 20 minutes d’âpres négociations, on fini par dire au manager que l’on refuse de payer, qu’il peut rappeler son livreur et se foutre ses pizzas au… Bon c’était du bluff, on pétait la dalle. Mais ça a bien dû le faire chier ce gros con de manager de Domino’s.
On a donc pris les Pizzas avec un rabais de 100 roupies (remboursant à peine nos appels vers le serveur téléphonique surtaxé de Domino’s) et un coca for free ! Victoire !
Un grand moment ! La prochaine fois, on essaye Pizza Hut !