Back from Mumbai
Vendredi soir.
Nous partons pour un Week-end à Bombay avec Emeline, Julien « Kiki », Antoine « le Belge » et Stephanie. Tous les bus étant complets on opte pour le taxi, version Grand Luxe. Départ à bord d’un magnifique SUV avec un chauffeur, très, très énervé.
L’autoroute Mumbai – Pune, à la particularité d’être truffée de dos-d’âne inopinés. Les sorties y sont rares. C’est pourquoi de nombreux camions ayant raté la leur font tout simplement demi-tour sur l’autoroute. On trouve également sur la chaussée des chèvres, des vaches et même des vendeurs à la sauvette poussant une carriole. Bref, rouler à tombeau ouvert sur cette route, relève du suicide.
Après 2 h de pilotage archi limite (au lieu des 3 h 30 habituelles), nous arrivons à Mumbai, miraculeusement vivants.
Notre hôtel, un bouiboui très cher, est situé juste en face de la Chhatrapati Shivaji Terminus Station, la superbe gare Centrale de style Néo-Gothique Victorien. Bombay est une ville magnifique. Les rues sont larges, les routes en bon état, il y a même des trottoirs. Même la circulation, intense, nous semble calme à côté de celle Pune. Les rickshaws y sont interdits et les deux-roues sont minoritaires – Pune est la ville comprenant le plus grand nombre de deux-roues au monde — et le Klaxon n’est utilisé presque qu’en cas de nécessité. Un Puneite à Mumbai se sent comme un Grenoblois à Paris. Tout fier d’être au cœur d’une grande puissance, de la place To be, il trouve que tout est grand et beau mais que, quand même, il ne pourrait jamais y vivre.
Mumbai est une ville de 16 millions d’habitants. Il y a donc plus d’habitants à Bombay que dans toute la Belgique notera Antoine. La chaleur et la moiteur y sont insoutenables et les riverains y sont beaucoup moins accueillants qu’à Pune.
Samedi
Le samedi matin nous empruntons une barquette au départ de la GateWay of India, à côté de laquelle se dresse le majestueux hôtel Taj Mahal, l’un des plus luxueux au monde, pour nous rendre sur Elephanta Island. Coincée entre deux raffineries de pétrole et entourée de supertankers géantissimes, Elephanta Island est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses caves dédiées à Shiva. Ces fameuses caves ne m’ont fait ni chaud ni froid. Je me souviendrais plutôt de la jungle, des familles de singes agressant les touristes, de la vue panoramique sur la mégalopole. Les skycrappers jamais terminés, les usines, les pipe-lines et les porte-containers géants, toute cette activité humaine, grouillante s’étalant à perte de vue…
Le soir, petit diner dans l’un des meilleurs restaurants gastronomiques de Bombay. Vin rouge, cuvée Baron de Rothschild, velouté de crabe, ravioles au saumon et bœuf Tenderloin saignant. Le tout avec un service à Française. Quel bonheur !
Après avoir attendu que Antoine – Kate Moss – vomisse, comme après chaque repas, nous voilà partis pour l’Hindus, l’un des bars les plus branchés de la ville. Bienvenue dans un monde où les jeunes arrivent en Hummer, Audi ou simple BMW sans se soucier des enfants qui mendient encore à minuit, où les jupes sont très courtes, les filles très belles et dans lequel tout le monde se fait la bise et parle anglais (surtout pas Marathi comme les ploucs de Pune). Après avoir tenté de sympathiser avec des autochtones, nous nous sommes vite rendu compte que nous étions vraiment de sales provinciaux…
On a tout de même réussi à se faire conseiller une autre boite branchée : le Red Lite.
Une habile négociation du type « je connais le D.J», nous permet d’entrer dans ce club très privé. Les joies de la nuit Mumbaikhar s’offrent à nous : David Guetta, Om-Shanti-Om, bar surbondé, poum-poum shorts et filles qui s’embrassent. Oh my Gods !
Malheureusement, après seulement 20 minutes de folie, la police débarque. Tout le monde se retrouve dehors. Sous les conseils d’une jeune libanaise francophone, nous patientons à quelques mètres de là, dans une ruelle. Antoine vomit. 30 minutes plus tard, un serveur nous ouvre discrètement une porte dérobée. Nous traversons la cuisine d’un restaurant, des patios étranges, grimpons quelques escaliers et nous revoilà exactement dans la même boite, toujours aussi blindée.
Le policier a dû prendre un bon bakchich. La jeunesse dorée peut continuer à faire la fête loin des regards indiscrets. Tout est beau dans le meilleur des mondes.
Les whiskys et les sorties nocturnes ne font pas bon ménage avec la tourista et la chaleur torride du lendemain sera fatale à notre Antoine : déshydratation avancée.
Ce sera l’hospitalisation. Après avoir visité la mosquée, on passe le voir dans l’immense hôpital de Mumbai.
Il n’a pas l’air si malheureux : chambre AC, écran plat et trois petites infirmières qui le bichonne. On peut rentrer tranquillement à Pune, il est entre de bonnes mains.